Du champ jusqu’à notre assiette, le psyllium voyage dans le monde depuis des millénaires. Cette plante fabuleuse est récoltée en Égypte, en Inde et aux États-Unis, mais également en Europe. Comment le psyllium est-il fabriqué et d’où vient-il ? Voici l’histoire du Plantago ovata, un plantain pas comme les autres…
Table des matières
D’où vient le psyllium ?
Avant de parler de la culture du psyllium, faisons un petit point sur l’origine de cette plante. Le Plantago ovata est originaire des régions désertiques de l’hémisphère Nord. C’est un végétal qui est connu depuis de nombreuses années pour ses bienfaits. En réalité, c’est parce qu’elle est riche en fibres alimentaires que la plante est tant sollicitée.
Description botanique du psyllium
Le plantago ovata est une espèce de plantain qui est appelé ispgahul, psyllium blond ou encore plantain des Indes. Cette plante annuelle est aussi une herbacée. Un plant peut mesurer jusqu’à 50 cm de haut mais la tige atteint le plus souvent une dizaine de centimètres.
Le psyllium possède une tige courte couverte de poils. Celle-ci se termine par une racine pivotante. Les feuilles forment quant à elles une rosette duveteuse. Elles sont étroites, linéaires et ont trois nervures. La hampe florale est composée d’un épi cylindrique qui fleurit à partir de mai. Le fruit, une capsule de petite taille, contient deux graines ovales de couleur beige.
Étymologie du mot psyllium et plantago ovata
Le mot psyllium vient du grec psyllion, « herbe aux puces », qui tient lui-même ses origines de psylla, traduit par « puce ». Il est probable que ce nom vienne de la récolte des graines de Plantago ovata. Traditionnellement, les tiges étaient frappées au sol afin que les graines se détachent. Celles-ci volaient alors en tous sens, telles de petites puces.
Le terme plantago provient du latin planta pour « plante » et du terme ago qui signifie « je pousse ». Ovata peut quant à lui se traduire par « ovale », en référence bien entendu à la forme des feuilles de la plante.
Où pousse le psyllium ?
À la base, le Plantago ovata est originaire d’Afrique du Nord, de l’Asie du Sud-Ouest et des États-Unis. Bien que la première description botanique du psyllium réalisée par un botaniste européen ait été faite au 18ème siècle, la plante est connue de l’Homme depuis des millénaires. L’ispaghul a d’ailleurs été transporté dans de nombreux pays, convaincant les consommateurs par ses propriétés édifiantes.
L’Égypte, un début prometteur
Les graines de psyllium étaient déjà utilisées pour leurs vertus en Égypte ancienne. Les égyptiens avaient en effet l’habitude de les utiliser pour traiter la constipation mais aussi la diarrhée. Elles étaient également conseillées lors d’inflammations urinaires et d’infections rénales. Aujourd’hui, les égyptiens consomment encore les graines d’ispaghul et la culture de la plante s’est intensifiée.
Le psyllium est cultivé dans le sud du bassin méditerranéen, d’où il est originaire. Il profite du climat sec des Îles Canaries, du Maroc, d’Algérie, de Lybie et d’Égypte. Bien que la plante puisse pousser de manière naturelle, la demande est telle que la culture en Égypte est en augmentation, tout comme en Inde.
L’Inde, un climat idéal pour l’ispaghul
Ce n’est pas pour rien que le psyllium blond est appelé communément plantain indien. Len effet, l’Inde est le principal pays producteur de psyllium. D’ailleurs, le nom ispaghul vient de l’hindi isabgol. Le naturaliste écossais William Roxburgh est un des premiers à avoir utilisé ce terme pour désigner le plantago ovata.
Comme en Égypte, l’ispaghul possède une longue histoire dans ce pays. De nombreux textes démontrent d’ailleurs que la plante était autrefois utilisée dans la médecine yunâni et ayurvédique, toutes deux originaires des Indes. Mais c’est bel et bien grâce au climat de ce merveilleux pays que la plante s’est développée depuis tant d’années.
L’Europe, un intérêt tout particulier
En Europe, le psyllium séduit les gens depuis de nombreuses années. Hildegarde de Bingen, considérée aujourd’hui comme Médecin de l’Église, est l’une des premières à la conseiller en cas de mauvaise digestion (psyllium noir). Mais c’est dans les années 90 que la plante fait son renouveau lorsqu’en Allemagne ses propriétés sont mises en avant par les autorités.
Dans la région méditerranéenne, le plantago afra, plus connu sous le nom de psyllium noir ou de plantain de Provence, fait de l’ombre au psyllium blond. Pourtant, les deux plantes se côtoient volontiers. Toutes deux ont des propriétés similaires et les plantes herbacées sont aujourd’hui cultivées en Europe, notamment en France, plus particulièrement en Provence en ce qui concerne le plantain noir.
Les États-Unis, une nouvelle façon de penser
« Le petit déjeuner est le repas le plus important de la journée ». Les marques ont de tout temps mis en valeur leurs produits avec des slogans engagés. Dans les années 90, alors que l’Allemagne reconnait la valeur du psyllium, Kellogg fait un énorme coup marketing. La marque obtient le droit de mettre sur l’emballage de ses produits les bénéfices apportés par la consommation de l’ispaghul.
Depuis quelques années, la popularité de la plante a grandi. Les États-Unis font dorénavant partie des plus grands leadeurs concernant la production de plantago ovata. Le psyllium est d’ailleurs utilisé dans de nombreux produits transformés, notamment dans les desserts et les crèmes glacées.
Comment se passe la culture du psyllium ?
C’est donc en Inde et aux États-Unis que la culture du psyllium se fait à grande échelle. La plante est cultivée par les producteurs locaux qui mettent ensuite en vente leurs produits sur le marché mondial.
La culture du psyllium
Le psyllium blond a la possibilité de pousser dans une terre pauvre et sèche. D’ailleurs, c’est une plante qui apprécie le climat désertique des régions chaudes. Les graines sont directement semées à même le sol est la culture démarre au printemps. C’est lorsque les plants commencent à sécher que la récolte peut démarrer.
En choisissant un psyllium d’origine biologique, vous vous assurez d’avoir un produit de qualité. Les labels européens vérifient l’origine de la plante et la méthode de culture employée avant de délivrer leurs accords. Vous êtes ainsi sûr d’obtenir un produit biologique.
La récolte du psyllium
Autrefois, le psyllium était récolté à la main. Les tiges étaient ensuite battues au sol afin de séparer le grain de la paille. Bien que cette récolte traditionnelle puisse encore exister, elle a la plupart du temps évolué.
Dorénavant, une batteuse est utilisée pour séparer les graines et les tiges. Les grains sont ensuite broyés afin d’extraire plus facilement l’enveloppe qui les protège. Pour finir, la plante passe sur un grand tamis vibrant pour enlever les derniers résidus végétaux. Des téguments purs sont alors obtenus.
Comment le plantago ovata est-il transformé ?
Une fois récolté, le plantago ovata est vendu sous diverses formes, dans les magasins bio et les sites de vente spécialisés. L’ispaghul est utilisé dans la conception de compléments alimentaires mais il est aussi utilisé en cuisine, ce qui pourra enthousiasmer les plus gourmands. Par ailleurs, la plante peut être vendue pour le bien-être des animaux.
La poudre de psyllium
La poudre de psyllium est en réalité composée des téguments de la plante. Les téguments sont en fait les « enveloppes » qui recouvrent la graine de psyllium blond. C’est dans cette partie qu’il y le plus de mucilage. C’est pour cela que la poudre d’ispaghul est recommandée par de nombreuses personnes.
Les téguments de psyllium peuvent être consommés mélangés à un verre d’eau. Ils peuvent aussi entrer dans la conception de desserts et autres aliments. C’est un épaississant adéquat pour les crèmes glacées et les pâtisseries. La poudre d’ispaghul entre également dans la réalisation de pains sans gluten.
Les graines de psyllium
Les graines entières de psyllium blond peuvent être consommées, bien que ce soit les téguments de la plante qui soient essentiellement vendus dans les magasins diététiques. D’ailleurs, les graines peuvent elles-aussi être utilisées en cuisine, dans des préparations sucrées ou salées. Croquantes, mieux vaut toutefois les préparer avant de les avaler.
Si vous voulez bénéficiez des propriétés des graines d’ispaghul de manière simple et efficace, il vaut mieux les faire ramollir. Pour ce faire, il suffit simplement de les laisser tremper dans un verre d’eau pendant plusieurs heures. Elles pourront ainsi être consommées plus facilement.
Les gélules d’ispaghul
Si vous désirez un complément alimentaire efficace et facile à prendre, les gélules d’ispaghul vont vous satisfaire. Tout comme pour la consommation de poudre de psyllium, il faut boire beaucoup d’eau après avoir ingérer les gélules. Le mucilage qui compose le plantago ovata absorbe en effet beaucoup d’eau. Faites vous-même l’expérience en plaçant une cuillère à café de téguments dans un verre d’eau et attendez quelques minutes pour voir le résultat.
Ce qui est vraiment pratique avec les gélules de psyllium, c’est qu’elles sont parfaitement dosées. Vous pouvez ainsi connaitre votre dosage quotidien très facilement. Ce qui est important si vous voulez faire une cure.
Le psyllium et les animaux
Pour finir, la plante entière peut être destinée à l’alimentation et l’élevage des animaux. C’est une plante qui ne possède que très peu de déchets ! Alors que les tiges sont transformées en paille, le mucilage est considéré comme une fibre naturelle de grande qualité pour nourrir les animaux, notamment les vaches, les chèvres et autres animaux produisant du lait.
En Inde, les déchets liés à la récolte des graines sont utilisés dans l’alimentation du bétail et des poulets. Les animaux domestiques peuvent eux-aussi profiter des bienfaits du psyllium. Mieux vaut toutefois prendre conseil chez son vétérinaire avant d’entamer une cure, que ce soit chez un chien, un chat ou même un cheval.
Comment cultiver le psyllium chez soi ?
Considéré comme une mauvaise herbe par de nombreuses personnes, le plantain peut toutefois être cultivé chez soi. C’est en effet une plante qui s’adapte au climat de nos régions. Plantain indien, plantain pucier ou plantain lancéolé, choisissez l’espèce qui vous convient. Il y a des plantains qui peuvent être consommés et des plantains ornementaux. À vous de définir vos préférences.
Différentes variétés de plantain
Le grand plantain (P. major) est une plante à feuilles larges. La variété Rubrifolia offre de jolies nuances bordeaux grâce à son feuillage esthétique. Le Rosularis possède quant à lui de très belles fleurs roses.
Le plantain lancéolé (P. lanceolata) est plus connu sous le nom d’herbe-à-cinq-coutures. Tout comme le plantain indien (P. ovata) et le plantain pucier (P. psyllium), c’est pour ses propriétés qu’il est cultivé.
Le plantain asiatique (P. asiatica) ressemble au plantain majeur (grand plantain). Si vous aimez les variétés décoratives, pensez au Variegata. C’est une plante qui possède des feuilles marbrées de blanc, très ornementales.
Préparation du sol et emplacement idéal
Lorsque le sol est réchauffé par le soleil du printemps, il est temps de semer les graines de plantain. Le Plantago ovata (psyllium blond) et le Plantago afra (psyllium noir) se plaisent tout deux sous un bel ensoleillement, dans une terre bien drainée. Le Plantago majoraime préfèrent les sols humides alors que le Plantago lanceolata se développera plutôt dans les prairies.
Malgré le fait que le psyllium puisse survivre aux sécheresses, certaines maladies, comme l’oïdium, peuvent survenir par temps sec. Les pluies d’été peuvent également réduire à néant une récolte entière, les graines légères étant assez fragiles. Par contre, sa résistance au froid reste l’un de ses plus grands atouts.
Récolte et conservation
Sur certaines variétés il est possible de récolter les feuilles et de les faire sécher par la suite. Sur d’autres, les graines peuvent également être récoltées. Pour une meilleure récolte, coupez les tiges lorsque les graines sont mûres puis faites-les sécher. Récoltez ensuite les graines en battant les tiges contre un tissu placé au sol.
Lorsque les graines et les feuilles sont sèches, elles peuvent être conservées jusqu’à deux ans. Si vous ne voulez pas être envahit en printemps suivants, coupez les têtes des plantations que vous avez laissé en terre. Ne laissez que peu de plants pour avoir une récolte l’année suivante.